Épilogue#

… Une semaine plus tard.

Ce type avait menti et son existence était si vague qu’au final, on ne savait toujours pas à qui on avait eu affaire, mais ce qu’il avait dit au sujet de l’absence de répercussions était vrai. Nagase n’avait aucune séquelle grave et put retourner immédiatement en cours. Une lettre avait été directement envoyée chez elle. De l’argent pour les frais médicaux s’y trouvait – « Pois de cœur » avait vraiment pensé à tout. (Bien que Gotô mentionna plusieurs jours plus tard lors d’une réunion de classe, « je me souviens pas avoir retiré de l’argent, mais quand j’ai regardé mon compte en banque, une partie avait disparu… Qu’est-ce que vous en pensez ? Ça veut dire que je suis victime d’une arnaque ? Est-ce que je devrais appeler la police ? » Mais le Club de Recherche Culturelle décida de complètement ignorer ce qu’il avait dit.)

— Au moins, « Pois de cœur » n’avait pas de mauvaise intention à notre encontre. Ou peut-être qu’il a pas un mauvais fond, dit honnêtement Taichi. Mais Inaba lui fit la morale : – Toi et ton optimisme à toute épreuve… C’en est gênant !

Au final, ils étaient enfin sortis de la zone de turbulence qui affectait leur vie depuis que Nagase avait été admise à l’hôpital. Et aujourd’hui était le début d’une nouvelle semaine d’activité en club que ses membres avaient tant manqué. Bien que ces activités n’étaient rien de transcendant.

Après les cours, Taichi était de corvée pour faire le ménage dans la classe. Après avoir fini, il ramassa ses affaires et se dirigea vers le troisième étage du Bâtiment Récréatif. (Les autres doivent déjà être là, hein ?)

Désormais, il n’y avait plus « d’échange de personnalité ».

Fait étrange, quand on essayait de se rappeler de ce qui s’était passé, ces échanges de personnalité n’avaient eu que peu d’effet sur nos esprits. Je ne comprenais pas. C’était un phénomène paranormal pourtant… Ou plutôt, à mesure que le temps passait, même c’était bel et bien arrivé, ça disparaissait petit à petit vu que ça sortait un peu du réel. C’était comme si tout ça n’avait été qu’un rêve.

Mais certaines choses plus importantes qui sont arrivées le sont encore plus pour moi.

Le monde des membres du Club de Recherche Culturelle avait changé.

L’échange de personnalité était comme une tempête pour nous, exposant nos angoisses une après une. Néanmoins, certaines d’entre elles semblaient tellement importantes, qu’une fois exposées, s’étaient avérées étonnament insignifiantes.

N’importe quel quidam pouvait gérer ce genre de choses.

Bien entendu, on n’était pas à l’abri de souffrir, et rien ne garantissait la réussite.

Mais les problèmes qui existaient au sein d’une personne insignifiante devaient être encore plus insignifiants, non ? C’est ce que je voulais dire.

Mais se lever et se battre – affronter, accepter et y réfléchir, n’étaient sûrement pas des choses évidentes à faire.

Ça serait trop dur à affronter seul.

Ça serait trop dur sans opportunité.

Mais, même si c’était dur, si on pouvait le faire…

Le monde des cinq adolescents insignifiants pouvait changer, et se fondait en ce qu’ils désiraient.

Il y avait certes toujours des problèmes, voire des choses qui ne pouvaient être résolues par la racine.

Par exemple, Taichi, qui avait le sens du sacrifice pour les autres, n’avait pas du tout changé… Bien entendu, c’était parce que c’était une personnalité qui existait en lui, alors il était fort probable que ça ne changerait jamais.

Mais, si on se confrontait au problème…

Pendant le phénomène, les membres du Club de Recherche Culturelle avaient vécu beaucoup de choses entre eux, et beaucoup de choses avaient changé. Ces changements étaient irréversibles.

Mais pouvait-on parler de change ou de malchance ? Du moins, de ce que j’en avais vu, rien n’avait empiré. On était tous parvenus à surmonter l’épreuve.

C’était parce qu’ils avaient été là tous ensemble… C’était quelque chose que les cinq étaient parvenus à faire.

Par rapport à avant, Inaba semblait plus gentille.

Comparé à avant, Kiriyama paraissait chercher de façon plus active des garçons à qui parler.

Aoki avait l’air plus intelligent qu’avant.

Quant à Nagase… Comme elle était trop gênée après ce qui s’était passé, on évitait de croiser nos regards et de parler.

Surtout, Taichi attendait désormais avec hâte de pouvoir se réunir avec les membres dans leur local. Il s’était passé beaucoup de choses, mais si ces cinq-là pouvaient rester ensemble et sourire… peut-être que tout allait aller bien à partir de maintenant. Taichi ne put s’empêcher de penser ainsi.

Penser que c’était déjà un trésor. Et ce trésor représentait tout.

Aujourd’hui, est-ce qu’Inaba va encore s’énerver pour des broutilles et devenir violente ?

Aujourd’hui, est-ce que Kiriyama va encore rougir, crier et vaciller quand on va la taquiner à cause de ses réactions ?

Aujourd’hui, est-ce qu’Aoki va être traité comme un idiot et jouer ce rôle comme un professionnel ?

Aujourd’hui, est-ce que Nagase va s’obstiner à se comporter sans relâche comme une idiote, que ce soit intentionnel ou non ?

Alors, il était l’heure de se mettre sérieusement à nos activités de club – pour écrire un article qui montre complètement nos intérêts !

Bien que Taichi y croyait de tout cœur, dans le même temps, il savait que la journée n’allait pas se passer aussi bien. Était-ce à cause de la joie de tout le monde ? En réalité, il espérait également qu’ils puissent s’amuser encore un peu plus.

(Bon, la porte du club se tient juste devant moi !)

Cette vue était vraiment pas mal.

Si je devais dire quelque chose qui me travaillait toujours, c’était au sujet d’Inaba qui arborait un sourire d’une inimaginable cruauté tout en disant, « Iori m’a raconté. On… dirait que tu m’as volé mon premier baiser. Comment est-ce que tu penses pouvoir te faire pardonner… Hihihi. »

Cela ne devrait pas passer par ma mort… Ou du moins, je l’espérais.

(Kokoro Connect 1 -- Personnes aléatoires -- Fin)