Présentations des participants#

— … -toi. Hé, réveille-toi.

— Gh…?

La douce voix (mais avec un accent) d’une fille transperça les oreilles de Kyôsuke Anzai, alors il leva la tête. Il sentit une douleur sourde sur son front qui était pressé contre la table.

(Où je…? Qu’est-ce que je fous dans l’amphi de la fac ?)

Alors que son cerveau à moitié endormi se remit en marche, sa conscience finit par se remettre en phase avec la réalité.

— Oh, c’est vrai. J’étais en train de répondre à un sondage, et le professeur s’est mis à parler pendant des heures…

— C’est pas bien. Tu devrais écouter jusqu’au bout.

— ?

— C’est comme trouver un petit bébé dans un casier et s’endormir avant qu’on te dise « C’est toi ! ».

— Je n’ai pas la moindre idée de ce que tu racontes…

Tout en disant ça, Anzai jeta un œil autour de lui.

L’étrange professeur n’était plus sur la grande estrade de l’amphithéâtre. En fait, la grande majorité de la trentaine de personnes réunies pour le sondage était partie. Il ne restait plus que lui, la fille qui l’avait réveillé, et trois autres filles qui s’étaient rassemblées un peu plus loin.

Anzai devina que les filles étaient restées discuter après la fin du sondage.

— Il doit faire noir dehors maintenant, dit la fille blonde aux yeux bleus qui l’avait réveillé. On est sur le point de partir, et toi ?

— … Et qui va fermer la porte ?

— Aucune idée. C’est au prof qui a organisé ce sondage de s’occuper de ça, non ? Il a fait son speech et il est parti. Tu crois qu’on devrait parler au vieux dans le bureau ?

— Je crois que t’as raison. Anzai se leva et bailla. Il se saisit de son petit sac où se trouvait le strict minimum d’affaires scolaires. – On n’a qu’à laisser ça au prof. Je me demande si la cafét” est toujours ouverte.

— Oh, on parlait justement d’aller quelque part dehors.

Ensuite, les trois filles qui étaient vraisemblablement avec la blonde nous interpellèrent. Naturellement, elles s’addressaient à la fille, et non à Anzai.

Celle qui nous avait interpellé était une fille grande avec une longue chevelure noire brillante. Elle était sûrement une classe au-dessus d’Anzai vu qu’il lui avait fallu plus d’un an pour entrer à l’université.

— Harumi, t’as remis ça ?

— Hotaru-san. Il a dit qu’il était partant pour la cafét”.

(J’ai jamais dit ça…)

Évidemment, il ne les connaissait pas du tout, mais Anzai avait remarqué que ce genre de choses spontanées arrivaient plus souvent après être entré à l’université. On traîne avec des gens juste comme ça et le jour d’après, on ne les revoit plus jamais. Au collège et au lycée, il mangeait toujours avec le même groupe de personnes.

L’ambiance et l’atmosphère avaient provoqué une sorte de changement chimique à la situation, mais il sentait malgré tout une pression étrange de se retrouver comme ça dans un groupe de fille. C’était différent de rencontrer chaque personne une à une.

Une fille qui ressemblait plus à une stripteaseuse qu’à une étudiante sembla remarquer la perplexité d’Anzai et esquissa un sourire. Elle parlait de façon plus polie que son apparence donnait l’impression.

— Tu vois, Harumi ? Tu te rapproches toujours trop des gens.

— Hein ? Qu’est-ce que tu racontes, Aisu ? J’ai pas une mauvaise haleine, alors c’est quoi le souci ?

— Désolée. Harumi a quelques problèmes émotionnels. Elle est pas fichue de savoir quelle distance émotionnelle avoir avec les gens. Mais va pas croire qu’elle en pince pour toi. Elle est comme ça avec tout le monde, alors ça va te faire un choc plus tard si tu te mets à croire que t’es spécial pour elle.

— T’en fais pas pour ça.

— Je voulais juste en avoir le cœur net. Elle a réussi à avoir quatre pervers après elle pendant ses années de collège et de lycée. Et l’un d’eux était son prof principal. C’est vraiment un exploit, pas vrai ?

(Pourquoi est-ce que tu me compares avec des pervers de son passé…?)

Anzai ne savait pas quoi en penser, mais il n’était pas suffisamment franc pour le dire à voix haute.

Il n’était pas du genre à aller jusqu’à dire que le monde n’était que mensonges, mais il considérait la vérité comme un médicament au goût amer. Ceux qui n’enrobaient pas la vérité dans un voile de douceur allaient finir par se retrouver esseulés du fait de cette amertume.

— Pourquoi Kozue se cache derrière toi, Hotaru-san ? demanda la fille nommée Harumi.

— Elle a fait tout son collège et son lycée dans une école pour filles, tu te souviens ? Elle a sûrement peur des mecs.

— C’est tout le contraire en fait. Kozue est du genre à attaquer avant de s’enfuir quand elle voit quelque chose qui lui fait peur. Comme elle a créé une zone de sécurité autour d’elle et qu’elle le regarde avec attention, je dirais qu’il l’intéresse beaucoup.

Après avoir entendu tout ça sur son compte, la fille nommée Kozue donna une brève mais distincte réponse.

— Ce n’est pas vrai.

— Tu devrais faire gaffe. Kozue est tout le contraire d’Harumi. Elle est du genre à se mettre à penser que quelqu’un est amoureux d’elle juste parce qu’il a ramassé sa gomme qui était tombée par terre.

— C’est faux.

— En fait, même si on est toutes des filles, elle a eu un de ces malentendus au premier semestre.

— Elle ment.

— Hé, dit Anzai à Kozue. Pourquoi tu portes cet énorme casque ? Comment tu peux nous entendre avec ça sur les oreilles ?

— C’est juste son style, coupa la fille aux longs cheveux noirs qui s’appelait apparemment Hotaru. La prise n’est pas branchée. Tu vois les bandages autour de ses poignets et ses bas déchirés côté droit ? Eh bah, c’est la même chose. On croirait qu’il y a une histoire derrière, mais y réfléchir serait une perte totale de temps.

— Hé, je t’avais dit qu’elle était dangereuse ! Regarde, elle regarde de ce côté en faisant les gros yeux parce qu’un imbécile s’est intéressé à son accoutrement !! Si tu t’enfuis pas Hotaru, tu vas toi aussi goûter à son rasoir !!

— C-C’est pas vrai !!

— Bon, on y va à cette cafét” ?!

Face à l’insistence de la fille à l’apparence douteuse, ils quittèrent l’amphithéâtre. À un moment, Anzai se retrouva encerclé, alors il était plus simple de se fondre dans leur groupe.

C’était arrivé avec un sentiment plutôt arbitraire.

C’était arrivé avec un sentiment du genre « Oh, et puis zut ».

Anzai réfléchissait au fait qu’il avait rarement vécu ce genre de sentiment pendant le collège ou le lycée. À l’époque, il avait cru que redoubler allait détruire sa vie, alors c’était assez inattendu.

Il faisait nuit noire dehors et l’air était empli par une fraîcheur qui n’était pas présente pendant les cours de l’après-midi.

Les lampadaires étaient installés ici et là, mais il n’y en avait pas assez pour y voir clair. Malgré le fait de se trouver sur le terrain d’une institution nationale d’éducation, l’endroit avait un taux de criminalité particulièrement bas.

— Il est quelle heure ?

— 7h30. T’as fait quoi de ton portable, Harumi ?

— J’ai plus de batterie.

— … La cafét” devrait encore être ouverte s’il n’est pas encore 8 heures, pas vrai ?

— Ça n’a pas de sens. Cette chaîne a des boutiques dans 30 pays, alors ils devraient avoir les mêmes horaires partout. Ils devraient pas avoir le droit de fermer juste parce qu’il y a une pénurie temporaire de clients après 8 heures.

— C’est le campus d’une université, alors ils n’ont pas de clients extérieurs. Je crois qu’ils sont restés ouverts pendant cinq heures de plus sans que personne ne vienne, alors ils ont calé leurs horaires avec ceux des étudiants.

— Qu’est-ce qu’il y a, mon gars ? T’as rien dit depuis un moment.

La voix étrangement distincte de Kozue s’était tournée vers Anzai, mais il ne voyait tout simplement pas quoi dire sur ce sujet. Comment était-il censé s’intégrer dans un groupe d’amis déjà formé ?

Dans un groupe où la moitié rencontre une autre, il aurait au moins pu trouver une ouverture.

— Je suis contente que tu sois là, dit la fille (bronzée) de cabaret au nom au son récent d’Aisu.

— Pourquoi ça ? répondit Anzai.

— Je voulais te demander ton avis sur cet étrange sondage. En parler dans notre groupe me convient, mais dans ce cas, les idées manquent un peu de diversité. Je voulais avoir l’opinion de quelqu’un d’extérieur à notre groupe.

— C’était un sondage vraiment bizarre, dit Harumi.

— Il m’a donné un sentiment difficile à décrire. J’avais espéré pouvoir en discuter avant qu’il ne disparraisse, afin d’essayer d’avoir une vision plus claire des choses. Même si la discussion qu’on a eu dans l’amphi n’a fait que rendre les choses plus compliquées.

— Raison de plus pour avoir un autre point de vue.

— Kozue s’est encore mise à te complimenter inutilement, alors sois sur tes gardes, mon gars.

— Au fait, dit Harumi tout en regardant le visage d’Anzai. Tu les as classés dans quel ordre, toi ?

(Il est temps de déterminer avec qui vous êtes le plus compatible. Dans le tableau suivant, veuillez utiliser le véritable classement final que vous avez fait.)

← = Non ↓ = Oui

Début

Aisu

Avez-vous préféré 15 à 12 ?

Avez-vous préféré 05 à 17 ?

Avez-vous préféré 11 à 09 ?

Avez-vous préféré 24 à 06 ?

Harumi

Avez-vous préféré 01 à 03 ?

Avez-vous préféré 04 à 02 ?

Avez-vous préféré 20 à 13 ?

Avez-vous préféré 07 à 18 ?

Hotaru

Avez-vous préféré 22 à 15 ?

Avez-vous préféré 21 à 07 ?

Avez-vous préféré 08 à 01 ?

Avez-vous préféré 10 à 20 ?

Kozue

Avez-vous préféré 23 à 19 ?

Avez-vous préféré 14 à 16 ?

Avez-vous préféré 02 à 23 ?

Avez-vous préféré 13 à 04 ?

Aisu

Harumi

Hotaru

Kozue

Continuez la lecture à la bonne section en fonction du résultat obtenu.

Le cas d’Harumi (À la chasse au mystère de l’autre absurdité qui a permi cette absurdité !)

Le cas d’Hotaru (Comment ce professeur a réalisé ces courts-métrages ?)

Le cas de Kozue (Qu’est-ce que ces absurdités approchent les unes après les autres ? Serez-vous en mesure d’en accepter la réponse ?)

Le cas d’Aisu (Les questions du professeur ne sont pas encore terminées. Quelle sera la prochaine question ?!)